Face aux enfants de Reykjavik
Severine Thevenet et Yumi dans une école de Reykjavik
J'ai raconté Litli à mon neveu de presque quatre ans. Je lui ai
lu sans qu'il ne dise un mot ou presque, sauf le crocodile et la
panthère dans les rochers. Je lui ai raconté avec la même attente que
lorsque je raconte un livre à quelqu'un que j'aime, j'avais peur qu'il
n'aime pas. Quand on a fini l'histoire, il a voulu la relire. Et la
relire encore. Il a tout raconté lui-même, en mélangeant mes mots aux
siens. Noé est venu par-dessus son épaule pour écouter et regarder.
Quand il a vu la photo de Severine à la fin du livre, avec Litli dans son dos, il m'a dit "c'est la maman de Litli ?".
Un peu après, il a serré le livre contre lui, et il m'a dit "c'est pour moi ? je peux emmener Litli dans ma maison ?"
ah oui, j'oubliais. Il pleuvait depuis deux jours et ce matin-là,
enfin, la pluie avait cessé. On devait aller pique-niquer dans la
montagne, Igor ne parlait que de ça. Quand on a refermé Litli, j'ai dit
"bon, on y va ?". Et Igor a dit "youpi ! on fait comme Litli
maintenant, on voyage !"